jeudi 14 avril 2011

J'avais oublié ...

J’ai mis la nuit sur ma peau, ce soir, il se fera tard … je ne sais plus quand j’ai fermé les yeux, mais c’était avant de te voir, là j’ai su comment, pourquoi j’étais partie. Je suis hors de la terre, en partie, mais pour combien de temps encore ? Je sens en moi quelque chose qui décolle et qui ne reviendra pas, et dans ce soulèvement je sais ce qui est premier. Je me souviens de quelque chose que je n’ai pas pu oublier, pas moi. Mais si, moi. J’avais oublié, ce morceau de jour qui tombe de la nuit, j’avais oublié ce tombeau ouvert duquel je suis sortie, j’avais oublié, qu’un jour … une nuit …



J’ai mis la nuit sur ma peau, ce soir, il se fera tard … tu me verras si tu lèves la tête et baisses les yeux. Tu me trouveras en fouillant la terre de tes mains, les doigts tendus vers le ciel, le cœur au bord des lèvres, il faudra les garder fermer, laisser couler les mots par les yeux. Le temps oublie de retenir ces larmes que l’on verse, et … que devais-je te dire encore ? Les mots veulent enfin dire quelque chose, ils se rapportent à ce qui est, et ce qui est, loin de moi. Loin au-dessous, enfin, je vois tout. Je me rappelle comment tu es venu me chercher, comment tu m’as emmenée, comment tu nous as fait ensemble, habiter. Je me rappelle du jour où je me suis réveillée, j’avais tout oublié, tout, sauf, sauf les fils arrachés à ma porte. Ta trame. J’avais oublié … ce que je n’ai pas pu oublier. Pas moi. J’avais oublié, cette course dans un temps qui n’existe pas, j’avais oublié ce tombeau ouvert duquel je suis sortie.


J’avais oublié, qu’un jour …

Une nuit …

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