dimanche 20 mars 2011

Bombe H.

Tout hurle tout le temps.
Les réveils, la rue, les pensées, les gens.
La douleur.
L'enfant qui vient de naître.
Et chaque matin, on recommence ... on s'extirpe d'un univers chaud et douillet où seules quelques bribes d'images et de sons nous parvenaient, un monde sans conscience, sans désirs, un monde mou et profond. Et l'on sort au froid, au réel, aux émotions. Le sol est dur sous les pieds, le corps est lourd et maladroit, les mots ne correspondent pas à la réalité des pensées et du coeur. Les images sont violentes, cruelles, bouleversantes, changeantes.
Une artère pulse sur ma tempe au rythme de ma panique froide.
Et toi, belle noire soeur, tu poses quelques instants tes doigts sur moi, tu m'apaises de ta douceur dans ta sombre lumière.
Et toi, âme fantôme, tu transformes une nuit banale en suspend calme et lent, où je bois des choses chaudes en attendant la promesse de ton réconfort.
Et toi, étranger sympathique, tu me transmets quelques mots dans une langue chimère entre la mienne et la tienne, pour me dire que je sers, et que j'ai un sens.
Et toi, pour qui je me lève, tu passes sur mon dos une main rassurante, sur mes yeux un regard tranquille de personne apaisée, miraculeusement, par mes mots ou simplement ma voix.
Et toi, immense être, grâce à qui je ne suis pas encore partie, je songe un jour à te faire lire tout ça pour que tu saches alors combien, déjà, je pensais à toi.

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