Laisser son corps dodeliner, somnoler bien calé entre le bruissement des gens.
Regarder mollement défiler la bobine du paysage.
Sur ce banc, j'ai attendu, desespéré, pleuré, j'ai regardé monter la lune, derrière le fort, en attendant le train. Celui d'après les cours. Celui du retour. Celui de la fuite ou du départ. Celui des moqueries, des dangers, de ton regard perdu sur le quai.
Sur cette plage, j'ai appris à nager, avec vous à mes côtés. J'ai grimpé sur ton dos, et j'ai plongé un million de fois dans les abysses. L'été dernier, nous y avions trouvé un bulot, et aucun quolifichet de vitrine n'avait alors d'intérêt.
Dans cette gare, je me suis enfuie de toi, et j'ai tenté de te retrouver. Je l'ai traversée tant de fois le coeur léger comme une bulle, mon sac plein de "bêtises" que nous allions partager. J'ai goûté tes larmes cachées aux yeux des gens, au regard du petit banquier idiot qui feignait de t'ignorer ... Toi !
Sur ce quai, gravé dans ma pupille, ta main vers la sienne, parce que tu l'attendais ...
Sur ces sièges, des restes de rires, de gâteaux, de Martin et Dave, de Tom Jones à 6h53et de fondations énormes qui perdurent encore aujourd'hui.
L'immeuble qui s'éloigne, le soleil qui se lève, la lumière à la sortie, l'Italie dentelée ...
Te perdre. Te retrouver. Me quitter.
La fuite et le refuge ...
Une dernière fois.
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