mardi 19 octobre 2010

Dave comme Dave (101ème ...)

                                                                                                        Photo by moi, un soir sur mars ...

Octobre 2005 : Où est-ce que je suis partie ? Quand est-ce que je vais revenir ? Tout recommence … la même musique, la même obsession, les mêmes questions, la même addiction. Bientôt je serai seule de nouveau, au bord du quai, obsédée par les serpents parallèles, envenimée jusqu’au cou d’illusions à la rose et à la poussière. Bientôt je retournerai à ma tour abolie, et je ferai comme si elle était toujours là, je l’attendrai lui, je l’entendrai, ses pas dans le gravier, son ombre sur la pierre ... ce sera ma pain quotidienne. En attendant, j’attends d’attendre à nouveau … en attendant … en entendant …

... en attendant, j'attends. Mais il est revenu. Alors, qu'attendé-je ... ?

Je suis assise sur le toit du mausolée. Le soleil d'hiver décline, cette fabuleuse lumière ... je suis seule, je suis libre, et je m'attends. J'écoute cette musique-là pour la 3000ème fois. Et chaque fois, chaque note retrouve sa place dans le décor de mon âme.

Je suis assise dans la voiture. La nuit roule au-dessus de nos têtes, et je ne pense à rien d'autre qu'à cette paix tant voulue, jamais venue.

Je suis assise par terre, il est 16h30, et je mesure 1m et quelques de moins que maintenant. Tu danses mon grand papa, tu danses, tu danses comme lui dans la TV, tu tournes, tu mords ta lèvre inférieure en donnant des petits coups de tête saccadés, tes yeux se révulsent un peu. Moi j'attendrai que tu la mettes cette musique, mais que tu ne me regardes pas, pour danser toute seule en bas, dans le couloir, devant le miroir, onanisme féminin. Je ne veux pas que tu saches que je me libère, que j'exulte sur la même musique que toi, j'ai un goût d'interdit ... avec inceste de citron.

Je suis assise dans le train. Toujours ce même train, toujours ce même paysage, comme dans la chanson qui me berçait petite : "un petit train, s'en va dans la campagne ...". Il est bon le matin, il a un goût de viol, et le soleil n'est pas encore levé. Je partage avec toi mes écouteurs et nous découvrons ensemble une sexualité auditive, celle d'une pénétration sans cesse inachevée, comme la symphonie : c'est une putain de bonne musique !

Je suis assise sur le sol le plus dégueulasse de la terre. Je ne sais plus si je mange ou si je fume. Je suis en transe parce que vous êtes là, parce qu'ensemble on attend que la même chose nous tombe dessus, et c'est l'émotion imminente d'une guerre à l'envers. Ca ne se passera qu'une fois, comme toutes les premières fois, et il faut que ça soit bon, qu'on en dégouline d'ivresse et qu'on ne comprenne rien à ce qui nous arrive.

Je suis allongée dans ton lit, j'ai oublié si la nuit s'était achevée ou si elle avait commencée ... il y a un rêve éveillé qui passe, comme ton retour sans cesse répété dans ma tête jusqu'à la grande première de la réalité.

Et Dave, muse irréelle de tous les rêves mouillés, qui revient par cycle visiter nos veines ... bande-son et chorégraphie de milliers de vies pas comme la mienne mais qui ont toutes un point commun :

Dave comme Dave.


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