jeudi 30 décembre 2010

Or de moi ...

Ballare con Io


Non so perche lo faccio. Probabilmente perche tu stai guardando a me. Mi scrivi alcune parole che mi fanno battere le mani, ballare lo stomaco, aprire i miei occhi.
Pero, non hai lo stesso nome lontano ...
Forse è colpa mia, non so.
E anche più facile dire le cose senza parlare.
Te ho fatto matto con quest'abitudine, si ?
Scusami. Ma parli da troppo. Tante e tante parole per dire niente, e poi ...
Sarà la solitudine. Per tutti ... ed anche per te.
Lo so, che non è facile, essere sempre il bambino abbandonato.

Sarebbe meglio per te ballare con me ...

mercredi 22 décembre 2010

K-SOS

Nous ramassons les étoiles et éteignons les lumières ...

"Les médecins, c'est fait pour guérir !
_ Les cancers, c'est fait pour mourir ..."

Comme me le faisait remarquer cette même interne, "c'est tout un métier, finalement" (au sujet du mien, évidemment).

Un métier qui donne souvent envie de faire caissière, standardiste ou bien hôtesse d'accueil, et qu'on défend pourtant comme une mère défend son gamin trisomique.

Le psychologue, c'est le pas médecin, le pas soignant, le pas manuel, le pas normal. Il ne sait rien faire de ses mains, il comprend moins bien le langage de tous les autres et il parle avec des mots qu'il doit probablement inventer, il ne fait même pas le ménage, c'est un assisté. C'est le trisomique de l'hôpital, mais comme on en a voulu, maintenant, on est obligés de le garder. On ne sait plus très bien pourquoi faire au fond, mais il est bien pratique à détester. Il faut tout faire par soi-même dans cette maison ... et puis il a un bureau, cet enfoiré, et 16h30, comme par hasard, il n'y a plus personne. Et le téléphone continue de sonner, et la tubulure de Mme M. continue de pisser, et il faut déperfuser, paperasser, acter de décès, et le psy, il fait quoi lui ? Il est assis sur le bord du lit, il parle d'une voix lénifiante, moi j'aurais envie de le claquer. Il écoute les gens déblatérer des conneries de temps qu'il fait et de médicaments qui font gerber pendant des heures, sans déconner, ça sert à quoi ? Le cancer, il est toujours là.

Quand il part, des fois, les gens le regardent d'un air entendu. Quand ils le croisent, ils lui font un sourire particulier. Pas le même qu'au médecin, qu'au soignant, qu'au manuel, qu'aux gens normaux des hôpitaux. Tout ça pour parler, pour écouter ? Moi aussi je peux le faire, je le fais quand j'ai le temps ! Il n'en sait pas plus que moi le psy, d'ailleurs quand je lui pose des questions il ne sait jamais rien, ça tombe toujours à côté, après j'y pense toute la journée, j'ai envie de le claquer, vraiment. Sans doute qu'il se croit plus intelligent, mais moi, je termine à 19h !

Il est comme un gosse triso, on le regarde, on se demande ce qu'il a, on se dit que ses parents doivent être des gens bizarres, on ne sait pas comment lui parler, ceci dit, quand on y arrive, il est plutôt attachant ! On se dit quand même qu'il faudrait qu'il ait une place pour lui, qu'il a le droit de faire les choses à sa manière ...

Peut-être même qu'il ait quelqu'un à qui parler de ses problèmes !

[K-Sos for life - Rohff]

dimanche 12 décembre 2010

Lettre ouverte

Arrive un moment où manifestement l'existence insiste lourdement.
Alors plus de photos, plus de musiques, plus de poèmes pour la sublimer.
Aucune épaule assez solide, aucune parole assez forte, et ce besoin pourtant d'exploser en larmes et en mots pour ne pas exploser tout court.
Il arrivera pourtant, ce moment, où tu n'existeras plus. Où toutes les pensées, les idées, les perceptions, les impressions, se dissolveront dans l'air du temps en même temps que tes cendres et les larmes des gens.
Il arrivera, ce moment, où nous n'aurons plus d'enfants, plus de père, plus de mère, plus de frères ni d'amis, parce qu'ils seront partis et que nous le serons aussi.
Et avant cela viendront les jours où l'on ne saura peut-être plus toucher, ni rire, ni parler, où les souvenirs auront l'odeur des matins chaque fois nouveaux, et où la terre et les gens dessus continueront de rire, de penser, de parler, sans faire attention à ce que nous avons été. Eux.
Et pour toutes ces raisons-là, il semblerait parfois plus évident de tout arrêter maintenant.
Je les comprends, ceux qui ont foi en Dieu. En l'alcool. En la drogue. En l'art. En l'autre.
En toutes ces choses qui aident à maintenir à distance l'inaltérable vérité.
Quand on n'a rien de tout ça, quand on prend tout de plein de fouet, comment on fait ?
On fait semblant. On dit qu'on "vit l'instant".

Comme enfer ?

dimanche 5 décembre 2010

Wild is the wind


Aime-moi, aime-moi, aime-moi, dis-le moi
Laisse-moi m'enfuir avec toi
Car mon amour est comme le vent, et que le vent est sauvage
Le vent est sauvage
Donne-moi plus qu'une simple caresse, apaise ma faim
Laisse le vent souffler dans ton coeur
Car le vent est sauvage

Le vent est sauvage

Tu me touches, j'entends le son des mandolines
Tu m'embrasses
Avec ton baiser commence ma vie
Tu es mon printemps,tu es tout pour moi

Ne sais-tu pas que tu es la vie elle-même !

Comme les feuilles s'accrochent à l'arbre
Oh, mon amour, accroche-toi à moi
Car nous sommes comme des créatures du vent

Et le vent est sauvage
Le vent est sauvage ...

David Bowie - Wild is the wind

dimanche 28 novembre 2010

Homme au bain

Je garde pour moi ces images de toi, immergé dans un bain parfumé jusqu'à la ligne de ton joli visage, au son d'une Trahison, aux mots d'un déshabillage, imprimant à ma pupille ta peau douce, et la mousse ...

lundi 22 novembre 2010

Saut à l'élastique

"Je ne suis pas sûre que D. comprenne. Tout ce que je sais, c'est qu'il en a marre, marre d'être ici, marre des examens, marre des médecins et même de vous, il ne supporte plus rien. Il veut rentrer à la maison ... moi aussi j'aimerais le revoir à la maison, mais dans l'état où il est, j'aurais trop peur. Ici, au moins, s'il lui arrive quelque chose, on peut de suite le soigner, l'aider ... Quand je l'ai connu il ne parlait déjà pas beaucoup. C'était un introverti, d'ailleurs au travail je ne le remarquais même pas ! C'est un soir, j'ai eu besoin de louer une salle pour mon anniversaire, je voulais que quelqu'un me chante du Barbara à la guitare, on m'a dit que c'était un bon musicien, alors je lui ai demandé ... ça a commencé comme ça. Je sais très bien ce que pensent les gens dans le service : elle est plus vieille que lui, elle le materne comme un bébé, c'est malsain. Nous, on s'en fout. Je sais que D. et moi on est bien ensemble, et c'est tout. On peut rester dans une même pièce sans se parler pendant des heures, et sans qu'il y ait de malaise. On se comprend. Parfois la nuit comme il a trop mal, il ne dort pas, alors on discute beaucoup ... on a toujours quelque chose à se dire ! On rigole, on dit du mal des fois, mais ça fait du bien (...) j'ai été enceinte, au début. Mais je n'ai pas fait attention. J'étais contente, quelque part, mais en même je m'en fichais ... j'avais déjà ma fille, et moi tout ce que je voulais c'était être avec lui. On faisait de la moto, on a avalé les kilomètres ... ça devait être trop de secousses pour le bébé, il est parti. C'est pas grave. D., sa vie, c'est la musique. Il compose, il chante, moi ça me touche énormément ce qu'il fait ! D'ailleurs, ma sonnerie de téléphone, c'est lui. J'essaie de faire passer son morceau dans une radio locale, dès que ça sera possible, j'apporterai un poste dans sa chambre pour qu'il puisse écouter, je suis sûre que ça lui redonnera le moral ... il ne faut pas qu'il abandonne maintenant, je refuse, c'est trop tôt. On en est pas encore là. Si déjà il pouvait rentrer à la maison, je sais que le moral reviendrait ... j'ai demandé un arrêt de travail supplémentaire. Je ne peux pas faire quoi que ce soit si je sais qu'il souffre, c'est au-dessus de mes forces. Même prendre une douche ou avaler quelque chose, c'est douloureux. Entre D. et moi ... un jour, on s'est dit qu'entre nous il y avait comme un élastique, on aurait beau s'éloigner, s'éloigner, l'élastique nous ramènerait toujours l'un contre l'autre.
Je suis désolée de pleurer, je suis fatiguée ..."

mardi 16 novembre 2010

Un samedi soir ...



                                                                                                       This one by Petit Chat


mardi 26 octobre 2010

Me Oh ! My

Combien de temps
Coule entre nous
Combien de temps ...
Tout ce à quoi je tiens
Se perd dans un monde en-dessous.
Dis-moi que je le retrouverai
Dis-moi que je divague
Je ne vais pas très bien ...
Je ne peux pas me tromper
Tout ce en quoi je croyais
Se perd dans un monde en-dessous.
Peux tu entendre mon coeur amer
Battre par là-bas ?
Combien de temps, dis-moi
En deux se brisera.
Mais peut-être
Que la même chose t'est arrivée ?
Mon monde va dans le mauvais sens
Mais peut-être est-ce moi,
Moi ou ...


Inspiré par "me oh my", Bryan Ferry


mardi 19 octobre 2010

Dave comme Dave (101ème ...)

                                                                                                        Photo by moi, un soir sur mars ...

Octobre 2005 : Où est-ce que je suis partie ? Quand est-ce que je vais revenir ? Tout recommence … la même musique, la même obsession, les mêmes questions, la même addiction. Bientôt je serai seule de nouveau, au bord du quai, obsédée par les serpents parallèles, envenimée jusqu’au cou d’illusions à la rose et à la poussière. Bientôt je retournerai à ma tour abolie, et je ferai comme si elle était toujours là, je l’attendrai lui, je l’entendrai, ses pas dans le gravier, son ombre sur la pierre ... ce sera ma pain quotidienne. En attendant, j’attends d’attendre à nouveau … en attendant … en entendant …

... en attendant, j'attends. Mais il est revenu. Alors, qu'attendé-je ... ?

Je suis assise sur le toit du mausolée. Le soleil d'hiver décline, cette fabuleuse lumière ... je suis seule, je suis libre, et je m'attends. J'écoute cette musique-là pour la 3000ème fois. Et chaque fois, chaque note retrouve sa place dans le décor de mon âme.

Je suis assise dans la voiture. La nuit roule au-dessus de nos têtes, et je ne pense à rien d'autre qu'à cette paix tant voulue, jamais venue.

Je suis assise par terre, il est 16h30, et je mesure 1m et quelques de moins que maintenant. Tu danses mon grand papa, tu danses, tu danses comme lui dans la TV, tu tournes, tu mords ta lèvre inférieure en donnant des petits coups de tête saccadés, tes yeux se révulsent un peu. Moi j'attendrai que tu la mettes cette musique, mais que tu ne me regardes pas, pour danser toute seule en bas, dans le couloir, devant le miroir, onanisme féminin. Je ne veux pas que tu saches que je me libère, que j'exulte sur la même musique que toi, j'ai un goût d'interdit ... avec inceste de citron.

Je suis assise dans le train. Toujours ce même train, toujours ce même paysage, comme dans la chanson qui me berçait petite : "un petit train, s'en va dans la campagne ...". Il est bon le matin, il a un goût de viol, et le soleil n'est pas encore levé. Je partage avec toi mes écouteurs et nous découvrons ensemble une sexualité auditive, celle d'une pénétration sans cesse inachevée, comme la symphonie : c'est une putain de bonne musique !

Je suis assise sur le sol le plus dégueulasse de la terre. Je ne sais plus si je mange ou si je fume. Je suis en transe parce que vous êtes là, parce qu'ensemble on attend que la même chose nous tombe dessus, et c'est l'émotion imminente d'une guerre à l'envers. Ca ne se passera qu'une fois, comme toutes les premières fois, et il faut que ça soit bon, qu'on en dégouline d'ivresse et qu'on ne comprenne rien à ce qui nous arrive.

Je suis allongée dans ton lit, j'ai oublié si la nuit s'était achevée ou si elle avait commencée ... il y a un rêve éveillé qui passe, comme ton retour sans cesse répété dans ma tête jusqu'à la grande première de la réalité.

Et Dave, muse irréelle de tous les rêves mouillés, qui revient par cycle visiter nos veines ... bande-son et chorégraphie de milliers de vies pas comme la mienne mais qui ont toutes un point commun :

Dave comme Dave.


dimanche 17 octobre 2010

Pluton


"... Vous dire mes pensées, ce serait folie. Je me sentis défaillir, et je chancelai contre le mur opposé. Pendant un moment, les officiers placés sur les marches restèrent immobiles, stupéfiés par la terreur. Un instant après, une douzaine de bras robustes s'acharnaient sur le mur. Il tomba d'une pièce. Le corps, déjà grandement délabré et souillé de sang grumelé, se tenait droit devant les yeux des spectateurs. Sur sa tête, avec la gueule rouge dilatée et l'oeil unique flamboyant, était perchée la hideuse bête dont l'astuce m'avait induit à l'assassinat, et dont la voix révélatrice m'avait livré au bourreau. J'avais muré le montre dans la tombe !"

E.-A Poe, Le chat noir in "Nouvelles histoires extraordinaires".

Photo by Le Crepuscule des dieux.
Filtrage by FD.

vendredi 15 octobre 2010

"Un brin d'humour ne fait jamais de mal ..."

Et parce que c'est aussi une forme d'art, surtout s'il fonctionne !

Si j'étais honnête ...

21h, ma mère me demande au téléphone : "tu as mangé ? Qu'est-ce que tu as mangé ?"


- Je réponds : "oui maman j'ai mangé un peu de ta ratatouille (excellente par ailleurs !) que j'avais soigneusement congelée avec 1/2 kg de riz complet, une compote et quelques gâteaux secs. Là je me fais une tisane".

- Je devrais répondre : "non. Enfin si, un paquet de Granola en rentrant à 18h passque j'avais faim. Pis là vers 23h je me ferai 3/4 babybels trempés dans de la sauce Casino avec un viennois et des céréales. Là je me sers un verre du picrate au rabais que j'ai trouvé à Casino."


Mon chef me demande : "vous serez présente *bien sûr* à ma conférence de samedi sur les nouvelles techniques de microabrasion des carcinoses péritéonales du colon métahépatique ?"

- Je réponds : "bien sûr Monsieur, je l'avez noté dans mon agenda, et j'ai déjà plein de questions ! Sluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurp"

- Je devrais répondre : "gnnnhein ? C'est pas *ce* samedi quand même ton ... putain c'est quoi déjà ????"


Ma collègue me demande : "t'en penses quoi, du Dr Pruit ? (nom totalement inventé, cela va de soi)"

- Je réponds : "écoute, je pense que c'est un bon médecin, mais il manque un peu de formation au niveau cancer à proprement parler tu vois, enfin un peu ... je pense ... je pense ?"

- Je devrais répondre : "écoute, entre un marathon Derrick et l'opération de la dernière chance avec lui, je choisis le marathon Derrick. Avec du sable, des cailloux, et du verre pilé."


N'importe qui me demande : "ça va ?"

- Je réponds : "ouaismerciettoi ?"

- Je devrais répondre :

a - "tu me demandes ça tous les matins mais je sais même pas comment tu t'appelles ni à quoi tu sers. Sinon oui, merci."

b - "j'ai des pertes de sang au niveau vaginal depuis 2/3 jours alors que je suis en plein milieu de mon cycle, c'est space mais bon, ça va sinon."

c - "il est 9h, un lundi matin, au travail. Est-ce que tu me croierais vraiment si je te disais "oui", à supposer que t'en ais quelque chose à battre ?"


Un vague coppègue (quelque part entre le copain et le collègue) me demande, un samedi soir : "ça te dit de venir boire un verre dans le vieux avec quelques potes ?"

- Je réponds : "attends parce que là je suis chez des potes à moi, mais si ça se finit pas trop tard ouais, je passe sans problèmes !"

- Je devrais répondre : "attends parce que là je suis en pyjama devant une rediff' du Caméléon entrain de m'empiffrer de babybel, j'ai une motivation pour sortir proche de l'état de l'univers avant le Big bang, mais je réfléchis à une excuse bidon et je te l'envoie par SMS sans problèmes !".

Un patient atteint d'un cancer du pancréas métastasé à peu près de partout me demande : "vous croyez que j'ai une chance de m'en sortir ?"

- Je réponds : "attendez, mon portable vibre. Je reviens (un jour)."

- Je devrais répondre : "à peu près autant que moi que de me taper Dave Gahan avant sa date de péremption. Mais faites comme moi : continuez d'y croire, et si votre coeur est pur, peut-être que ça se réalisera !"


N'importe qui me demande : "vous êtes mariée ou fiancée ?"

- Je réponds : "non, pas encore" (avec le sourire).

- Je devrais répondre : "hé, tu veux me voir pleurer de la morve ?" (sans le sourire).

Une autre n'importe qui, ou le même : "t'es un peu gothique toi, non ?"

- Je réponds : "ah ah. Oui ho tu sais ça veut pas dire grand chose hein ! Mais bon non pas vraiment enfin bonvoilaquoi".

- Je devrais répondre : "je t'emmerde."

Une collègue, l'air malicieux : "oooouh, toi, t'es sortie faire la bringue hier soir !"

- Je réponds (l'air malicieux) : "hi hi ouiho ..."

- Je devrais répondre : "'tain attends j'ai découvert que j'avais VH1 et AB1 jusqu'au 2 décembre !!! "

N'importe quelle personne issue de n'importe quelle administration réclamant n'importe quel papier assorti d'une certaine somme de pognon : "Bonjour mademoiselle FRANCESCA DE-LLA-MO-REUTE - c'est bien ça ? - je ne vous réveille pas ? Bon ... c'est la SGUEG, au sujet de la circulaire 39-B que votre reponsable affilié à votre précédent employeur nous a transmise, signalant que conformément à ce qui a été décidé à la SPAM quand vous avez signé votre avoir pour être indémnisée sur les frais engendrés par bdjdhfezghfzofpsmuuuuuuuurfl ... pourriez-vous nous faire parvenir un certificat de contraction de votre permis de vivre pour l'année 96/97, assorti d'un chèque d'un montant de 250€ à l'ordre de Monsieur Transgueurionek, comme ça se prononce ?"

- Je réponds (avec une voix de crapaud défoncé au crystal) : "vous ne me réveillez pas, je suis debout depuis ... tout à l'heure. Je vous fais parvenir ce que vous m'avez demandé sous les plus brefs délais, mais pourriez-vous s'il vous plait m'épelez le nom du destinataire de mon courrier ainsi que les motifs de votre appel ?"

- Je devrais répondre (avec la même voix, parfaitement assumée ...) : "putain ... Sébastien, c'est toi ? C'est pour un barbeuc' c'est ça ? Attends ... j'ai rien compris ... deux secondes j'allume ... donc de ... hein ? Je dois 25€ où ? Hein ?"


Comme dirait Pénélope : ma vie est tout à fait palpitante ...

mercredi 13 octobre 2010

Fine Regina

Catherine de Médicis déposa sur le front de son fils un regard lourd d'amour et de peurs, lourd comme un baiser que l'on tente d'imprimer sur la peau d'un être dont on sait qu'il va nous manquer. Comme ils semblaient lointains et vains alors les affronts et les contritions d'autrefois, quand se mêlaient dans le ciel de France les rires de la Cour et les cris des suppliciés. La splendeur éteinte d'une Diane de Poitiers n'avait plus désormais que l'éclat terni d'une pierre de roche oubliée, tantôt prise pour un saphir parmi les joyaux de la Couronne. Il fallait désormais les punir, les vrais traitres, les vrais ennemis, ceux qui pour soi-disant le protéger avaient voulu lui retirer son petit Charles, cette petite esquisse de ce que fut un roi, jeté dans un regard d'enfant ...
L'on prendrait pour prétexte que leur foi était mauvaise, leur regard trop torve, leurs croyances trop creuses.
L'Histoire est faite de toutes les histoires qui aujourd'hui encore font palpiter les coeurs, suinter les foies, brûler les cerveaux.

Paris 1572 - Berlin 1936 - Gaza 2010 ...

http://www.youtube.com/watch?v=oNURUGCOQ5I
(merci à Leakim ;-) )

jeudi 7 octobre 2010

01:13

J'habite un manoir. Médiéval d'est en ouest (alors, c'est un château), gothique du nord au sud. Dehors, c'est un parc. Bordé par une forêt. Au coeur de la forêt : un beau cimetière ancien, bien moussu, gorgé de dates et de noms ésotériques, où se mêlent le lichen, la cire fondue, et les pages d'un livre arrachées. Il y a même un plaid épais, pour pouvoir pique-niquer ou s'assoupir mollement dans les bras d'un amant ... dans la forêt, il y a des fées. Des baies. Des cabanes dans les arbres pour que les enfants puissent jouer, et dans les cabanes, il y a de tout : des livres, des lanternes, des couvertures, des lucioles. Et dans le parc, il y a une fontaine, une fontaine tellement immense qu'on dirait un lac, et un lac tellement plat, tellement calme, qu'on dirait un miroir. Le miroir de la lune. Il y a des saules qui viennent s'y épancher, et l'on y pêche tout ce que l'on a envie de trouver. Des juments alezanes s'arrêtent pour y boire, et même qu'il y aurait des balançoires ... et des tables, et des chaises, petites, grandes, tordues, vieilles, biscornues, mais douillettes. Et des pommiers. Et des cerises. Et des gens bien habillés pour les manger. Et moi je regarderai tout cela de là-haut, à travers le vitrail de mon église privée, nimbée de mes vapeurs d'encens pontificaux. Je serais tantôt grande dame habillée comme à la cour d'Edward, tantôt elfe gracieuse, tantôt petite mioche perdue dans un jeans d'homme et une chemise à carreaux, prête à en découdre avec le premier venu. Je serais écri-vaine, je serais oisive, je serais botaniste, je serais bonne fée pour les petits, sorcière pour les grands, perdus dans mon labyrinthe aux violencelles.
J'aurais un miroir de poche et une montre à gousset.
01:23.