mercredi 11 juillet 2012

Point de rencontre

La violence, lancinante, la violence ...
Elle est dans ce fantasme de recevoir une claque, un coup de poing, un choc, pour lui donner corps.
Elle est dans cette voiture qui m'écrase violemment chaque fois que je traverse la route.
Elle est dans ce message que je n'envoie jamais, en suspend au bout de mes doigts.
Dans les mensonges que je me créée et dans lesquels, petit à petit, je me noie.
Elle est dans cette envie, bien sûr, de saisir son poignet, de le lui tordre, d'attraper sa gorge et de la broyer. Dès qu'elle parle. Dès qu'il ose.
Elle est surtout dans le silence des blessures que l'on lèche. Dans cet onanisme physique et mental qui signe la frustration, l'abandon de la lutte, l'inverse même de la mort.
La violence c'est toi.
Toi qui me lis, toi qui me regarde à travers mes mots, et qui ne dit rien.
Elle est dans ton désir de me dire quelque chose, et dans ton mépris total pour ma personne.
Elle est dans le fait que je désire tes mots autant que je te méprise également.

Et quand j'inspire un peu trop fort, je sens vibrer la corde tendue de ma trachée ...