vendredi 28 juin 2013

La chute.

Je sentais dans l'atmosphère de juin les prémices de la fin. La chute.
Le petit chat est mort.
Comment peut-il être mort alors que sur ma main restent les étoiles de ses griffes ? Sur le parquet vernis, les éclairs gris duveteux, sur mes draps, l'odeur de son pelage d'hiver ?
Comment cet espace qui, avant lui, n'était que de l'espace, s'est-il transformé en vie, et puis en vide ?
Comment fait-on à ne s'occuper que de soi quand il était si bon de s'occuper de lui ?
Meu Deus, ce n'était qu'un chat.
Un chat pour qui j'avais crée une chanson. Deux.
Un tout petit chat. Qui dans la douleur de la chute miaulait comme pleurent les bébés.
Les bêtes à chagrin ne sont pas ces petits être éphémères qui vont et viennent dans ma vie ... elles sont nous. Bêtes d'être chagrins.

mercredi 26 juin 2013

Juin.

Dans la couleur d'un ciel de juin, je lis comme dans les lignes d'une main. Je lis, ou plutôt je déchiffre, mais je n'y comprends rien. Chaque fois que j'essaie de regarder à demain, c'est hier qui me répond. Les projets se transforment en souvenirs, les rêves en regrets, les preux chevaliers en mythes oubliés. Le présent n'est pas l'échappée promise vers l'avenir, il est l'échappée, point. Un instant perdu qui succède à un autre, dans l'écho d'un rire, d'un pleur, d'un silence. Seul le cosmos tisse ce que nous appelons les trois temps de la loi, dans une seule et même trame ... cette même toile dont est faite notre âme. C'est elle, semble-t-il, qui voyage, apprend, comprend, sait mourir et renaître en même temps. Pourquoi en parle-t-on toujours comme d'un tierce élément, comme d'une étrangère à "moi" ? Parce que je suis mon corps, ce véhicule mou et périssable ? Sans doute alors, cela explique pourquoi, quand je tente de lire dans la couleur d'un ciel de juin, je ne vois rien.