lundi 13 février 2012

L'oubliée

Et une fois encore ça repart,
Une fois encore je la reprends,
Et quand je vois que tu repars
J'imagine parfois qu'elle s'annule ...

Et si comme, sans le faire exprès,
Comme ça pour voir, je l'oubliais,
Quand d'un sourire tu te retires ...
Si moi d'un acte manqué, je faisais
Que le "destin", un peu, t'encule ...

Les insultes fuseraient en catapulte :
Sale traitresse, sale chienne, sale pute ...
Je te traiterais de sortes d'animal, car
Dans ma langue il n'y pas de masculin
Pour ce que tu me hurles si bien.

Je serais curieuse de te voir
Avec un cerveau dans les mains
Toi qui aime tant voir les miroirs
Là on peut dire que tu aurais le tien ...

Bien sûr j'ai des valeurs, bien sûr j'ai des principes,
Surtout bien admirables quand je taille des pipes,
Mais quand l'ambiance retombe un peu
Et que tes fables ne valent guère mieux
J'entends là ce pamphlet minable
Classique de ton genre de type ...

Alors je me dis, voyons voir,
Combien encore vont faire la queue
Pour louer ma voix, mon regard
Et me la fourrer entre les deux ...
Faut-il vraiment attendre et voir ?
"Laisser le temps faire son office"
Laisser l'attente et tous ses vices
Remplir le vide du désespoir ?

Et une fois encore ça repart,
Une fois encore, je me reprends ...

dimanche 12 février 2012

Anima, animus

Quelques civilisations plus ou moins "primitives" véhiculent la croyance, le concept ?, de l'"animal-totem". Dans la plupart des cas, il s'agit de vénérer les dieux au travers des animaux censés les représenter sur terre, parmi les humains. Certains animaux protègent certaines tribus, ou veillent à certains bienfaits, ou au contraire aux malédictions ... enfin bref, tout le monde sait ça. Dans d'autres cas, notamment en Afrique - l'Afrique est un pays où tout le monde a la même couleur de peau et les mêmes usages, on dira ça comme ça hein, parce qu'on ne va pas non plus s'improviser une culture en quelques secondes - l'animal peut être perçu, chez les initiés, comme une sorte de double, protecteur ou maléfique, complètement passif voire inutile, ou potentiellement "missionnable" pour commettre à votre place des méfaits de tous genres. Je pense aussi bien sûr aux mythes plus familiers de notre culture, les lycanthropes, mais aussi les sorcières capables de se transformer en hiboux ou en chats noirs ... La Fontaine prêtait des traits animaux aux figures de ses fables, et les bandes-dessinées pour enfants ou même pour adulte - même Pénélope Bagieu s'y est mise tiens - sont pleines de figures animales anthropomorphiques. Je pense notamment à Donald se baladant sans vergogne le cul à l'air, ou à Franklin la tortue, à qui il n'arrive jamais rien. Pour les plus grands (?) il y a aussi cette connasse d'Hello Kitty, sorte d'avatar de tout ce que nous, les filles (?), trimballons inconsciemment (?) de plus mignon, tendre, innocent, et surtout de parfaitement crétin. Enfin pour les petites filles bien sûr que ça passe hein. D'ailleurs, "l'objet transitionnel", le doudou censé aider à supporter l'absence de la mère ou quelque être apparenté, c'est rarement une poupée vaudou de la mère en question. On fait plutôt dans le lapin qui pue en général, ou l'ourson, ou l'animal transgénique du moment (le furby, si je me rappelle bien ?) censé également veiller sur notre sommeil, tel un dream-catcher occidental et parfumé au BN. Mon animal-totem-doudou à moi c'était une luciole (après c'était ET, du film de Spielberg, mais ça compte pas pour ce que je veux raconter). Aujourd'hui, et depuis l'adolescence, je suis officiellement entomophobe, allez comprendre. Après il y avait les chats. Le premier de 3 à 19 ans, le second de 17 à 24 ans, donc en gros 20 ans à côtoyer du félin, voire QUE du félin (pas de frères et soeurs, parfois même pas de parents ... enfin à la maison je veux dire), à dormir avec, à goûter de la croquette, à bouffer du poil, à risquer le tétanos 50 fois par jour. Depuis quelques années, je miaule. Pas pour tout le monde, pas devant tout le monde, pas au boulot non, pas à la caissière du Super U, m'enfin je miaule quand même pas mal. Je ronronne aussi. Au début c'était pour déconner, avec un mec, et puis c'est resté comme un réflexe. Je serais curieuse de savoir si le mec en question a gardé lui aussi cette habitude d'ailleurs. Et puis bon les chats sont morts, et depuis quelques temps je fais une fixation sur les pigeons. J'ai renoncé à les faire fuir et à nettoyer les traces de leur passage sur ce qui me sert de balcons. Ils sont tout le temps là, sur le toit en face, ou sur le rebord de ma table, parce qu'il y a toujours une connasse de voisine qui ne trouve rien de mieux à faire que de balancer des miches entières de pain sur le toit du garage (et pendant c'temps là il y a des SDF qui crèvent la dalle ma pauvre dame ! La France va mal, moi j'vous l'dis !).
Je les observe bouffer donc, tenter de se séduire en gonflant du goître et en avançant, feignant d'avoir une démarche classieuse (ça me fait toujours rire, d'autant que je n'ai JAMAIS vu une seule femelle succomber à cette mise en scène pitoyable, ça dure en général 5mns et elles finissent par se barrer, à se demander à quel moment "ça" baise pour de vrai, puisque des piegons hein, il y en a toujours des millions ...), voler aussi, en les enviant un peu comme toute poétesse ratée. Et la chanson de Goldman, "La vie par procuration", m'obsède comme un mantra.
Je me dis parfois que je pourrais finir vieille (?) seule, protégée, entourée de tous mes animaux totems : les lucioles, les chats, les pigeons. Les chats essaieraient probablement de bouffer les pigeons qui chieraient partout sur les cadavres de lucioles ne pouvant pas vivre enfermées dans une maison, et ça serait un beau bordel dans lequel je pourrais progressivement régresser, jusqu'à me pelotonner en position foetale dans le cadavre de l'une ou l'autre bestiole. Genre vieil indien appelé "Grand Ours", et habillé d'une peau d'ours. Mais là ça serait de la fourrure de chat galeux ("Grande Chatte" du coup ? Je suis pas sûre ...) et de la plume grise parfumée au mazout. Eventuellement des ET finiraient par me téléporter dans un vaisseau pour un examen proctologique, mais je dévie du sujet.

Parfois, je me demande vraiment pourquoi je continue de me mettre des crèmes et des soins qui font la peau douce ...